Du 4 au 8 mai 2011 se tiendra à Montréal la12e édition d’Elektra, festival international d’arts numériques. Ayant accueilli près de 9 000 personnes dans huit lieux partenaires en 2010, Elektra investit cette année de nouveaux espaces de diffusion artistique tels que la Fonderie Darling et Eastern Bloc tout en restant fidèle à l’Usine C, la Cinémathèque québécoise (ses principaux partenaires) et Oboro. Elektra demeure fidèle à son mandat et encourage la création numérique d’avant-garde avec quatre jours de rendez-vous incluant des performances et des installations d’artistes locaux et internationaux, des conférences, des projections et deux jours de rencontres entre professionnels des arts numériques. La 12e édition d’Elektra mettra à l’honneur cette année le thème de la visualisation du son.
Quatre soirées de performances robotiques, immersives et audiovisuelles à l’Usine C :
Le mercredi 4 mai, le festival se dote d’une soirée de pré-ouverture et accueillera la performance robotique The Tiller Girls puis FEED de Kurt Hentschläger à 22 h. Louis-Philippe Demers [QC-CA], Phillip Schulze etArmin Purkrabek [DE], artistes des arts médiatiques, compositeurs et créateurs d’environnements interactifs à grande échelle, revisitent, avec The Tiller Girls, les spectacles de la célèbre troupe de danse synchronisée du même nomqui faisait sensation au début du 20e siècle, en mettant en scène 12 petits robots autonomes, manipulés et synthétisés en direct. Un ballet robotique fascinant qui sera à l’affiche en première partie de soirée pendant les quatre jours d’Elektra (4 mai à 21 h, du 5 au 7 mai à 20 h, Studio de l’Usine C).FEED, expérience immersive sensorielle hors du commun, sera au programme dès le mercredi 4 mai jusqu’au samedi 7 mai en dernière partie de soirée pour combler les amateurs de sensations fortes et d’expérience totale. Attention, capacité limitée à 100 personnes (mercredi 4 mai 22 h, jeudi 5 et vendredi 6 mai 23 h, samedi 7 mai 23 h 59).
Le jeudi 5 mai, honneur à la soirée d’ouverture dès 21 h dans la grande salle de l’Usine C et place à l’artiste montréalais Martin Messier [QC-CA] qui présentera sa plus récente création audiovisuelle Sewing Machine Orchestra,un impressionnant orchestre de machines à coudre des années 40 et 50. Lors de cette soirée d’ouverture, Elektra proposera également Les Objets Impossibles, performance audiovisuelle née de la collaboration entre le collectif italien Abstract Birds [IT] et l’IRCAM [FR]— Institut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique. Sur une musique pour ensemble composée par Dmitri Kourliandski, les images se transforment en illusions d’optiques et se fondent avec la musique pour former un élégant dialogue de figures impossibles.
La soirée du 6 mai, deux ambassadeurs des étiquettes VTape et V-Atak et un important représentant de l’étiquette raster-noton se produiront dès 21 h dans la grande salle de l’Usine C. Alors que Tasman Richardson [ON-CA], dans Firing Squad, érige un mur de télévisions qui bombardent le public comme une escouade de paparazzi, Nohista [FR], avec NOBODY, confrontel’abstraction visuelle au mouvement d’un corps instable et mécanique dans une chorégraphie en temps réel. Pour clôturer la soirée du vendredi, l’artiste et musicien électronique Mark Fell [UK] (moitié de SND) présentera son plus récent opus Multistability. Depuis plus de 20 ans, l’artiste établi à Sheffield déploie une recherche sans compromis et produit sur différents labels (Mille Plateaux, raster-noton, 12K…). Avec Multistability, la musique de Fell évolue dans des univers parallèles qui s’entrechoquent pour ensuite se détraquer dans des accidents à la rythmique minimale. Un tourbillon audiovisuel qui demande de l’attention, de l’énergie et de la résistance.
Lors de la soirée de clôture, le samedi 7 mai à 21 h, 1024 architecture [FR] — composé de plusieurs membres du collectif Exyzt, créateur d’installations pour Etienne de Crécy et Vitalic — présentera Euphorie, une performance inspirée du mythe du guitar hero, où interviennent, entre quatre écrans translucides, un interprète muni de neon guitars et un musicien. S’intéressant aux interactions entre le corps, l’espace, le son et le visuel,Euphorie promet un spectacle intime et surprenant, empreint de musiques électroniques et d’explorations visuelles très cadencées.
Kangding Ray [DE] prendra le relais pour proposer sa plus récente création audiovisuelle intitulé OR. Repoussant ses explorations aux frontières des sons numériques et analogiques, l’artiste berlinois continue d’effacer les frontières entre l’expérimentation musicale et les rythmes dub ou techno. Artiste multidisciplinaire, Kangding Ray – alias David Letellier – propose un travail qui interroge la perception du son et de l’espace, les amenant au seuil de l’architecture et de l’art.
Enfin, la dernière soirée du festival invite Frank Bretschneider [DE], cofondateur avec Olaf Bender (byetone) et Carsten Nicolai (alva noto) du très respecté label raster-noton pour présenter EXP (son dernier album) dans sa déclinaison audiovisuelle. Basé sur l’idée que l’image doit atteindre la même pureté abstraite que la musique, Frank Bretschneider nous fera voir le son dans toute sa beauté, qu’il s’agisse de simples abstractions géométriques ou de formes extraordinairement complexes.
Du 4 au 7 mai à l’Usine C, performances, installations, lancement/conférence en accès libre :
Grâce à un contexte presque idéal de présentation artistique, l’Usine C est devenu le fief du festival et proposera plusieurs activités à expérimenter gratuitement, seul ou à plusieurs.
Ne manquez pas dans le Café (à partir de 20 h) et dans la grande salle de l’Usine C (21 h) l’atypique DareDroid, une robe-robot biomécanique préparatrice de cocktails, conçue par Jane Tingley [QC-CA] et Anouk Wipprecht [NL]. Réagissant à son environnement immédiat, la robe concocte un élixir personnalisé à chacun de ceux qui entrent dans son espace personnel… Si vous êtes prêt à jouer avec son écran tactile, elle agrémentera peut-être votre cocktail de quelques gouttes de vodka ! 4 au 7 mai, à partir de 20 h.
Étienne Grenier, Simon Laroche et David Lemieux du Projet EVA [QC-CA]présenteront This is no game, une performance sous la métaphore du jeu vidéo qui prendra d’assaut l’Usine C et ses alentours. Invitant le public à contrôler les actions de deux « personnages » aveugles, le dispositif développé pour This is no game permettra également d’observer en temps réel les images captées par les deux performeurs. 4 au 7 mai, 18 h à 21 h.
Au premier étage l’installation interactive Just Noticeable Difference (JND)de Chris Salter [US/CA-QC] proposera un environnement sensoriel unique qui s’expérimente une personne à la fois, en position couchée et dans l’obscurité totale pendant 12 minutes. Une exploration de tous les sens basée sur la notion du seuil différentiel de Fechner. Du 4 au 7 mai de 17 h à 21 h, accès à JND par réservation seulement, directement à l’Usine C.
Entre 2 mondes, le projet pédagogique de Mickaël Lafontaine [QC-CA] proposera au public de manipuler les mots et les paroles d’élèves de primaire et de secondaire pour reconstituer leur poème numérique créé à partir de leur propre interprétation d’une des œuvres présentées lors d’Elektra 12. Du 4 au 7 mai, à partir de 17 h.
Enfin le samedi 7 mai à 18 h 30 au Café de l’Usine C, vous pourrez assister à la conférence de l’historienne des médias et commissaire Sandra Naumann[DE] intitulée The Expanded Image portant sur son dernier ouvrage Audiovisuology. À cette même occasion, Chris Salter fera une brève présentation de son livre Entangled: Technology and the Transformation of Performance, qui explore l’influence des technologies – du mécanique au numérique – sur les pratiques performatives des 20e et 21e siècles.
5 & 6 mai, le MIAN : rencontre de professionnels à la Cinémathèque québécoise
Le Marché international de l’art numérique [MIAN] 5e édition se tiendra à la salle Fernand-Seguin de la Cinémathèque québécoise le jeudi 5 et le vendredi 6 mai 2011 à partir de 13 h. Pendant ces deux demi-journées, le MIAN met en lien les artistes québécois et canadiens avec différents professionnels des arts numériques (producteurs, agents, diffuseurs, commissaires, journalistes et organisateurs d’événements) en provenance, cette année, principalement d’Asie et des deux Amériques. Initié en 2007, le MIAN invite les participants à partager et à échanger en vue de futures collaborations. Sous forme de courtes présentations, les invités internationaux décrivent leurs activités puis les artistes ou organismes d’ici soumettent les œuvres et les projets qu’ils souhaitent voir rayonner hors de nos frontières.
Pour une troisième année consécutive à titre de co-présentateur d’Elektra, la Cinémathèque québécoise ouvre également son espace à plusieurs autresactivités dont :
– Dust restriction, l’installation vidéo d’Herman Kolgen [QC-CA] qui permet de percevoir et d’entendre la poussière à une échelle surdimensionnée. À l’aide de surfaces vidéographiques microscopiques et macroscopiques, Kolgen nous invite à un intime rapprochement avec des agrégats de poussière en perpétuel déplacement. Du 6 au 29 mai, salle Norman McLaren, vernissage le 6 mai à 17 h 30.
– Art contemporain nouveaux médias, le lancement du livre de Dominique Moulon [FR], journaliste et enseignant, le 6 mai à 17 h 30. Prévu pour parution en avril 2011, l’ouvrage aborde la porosité entre le monde de l’art contemporain et celui des arts numériques et propose un panorama international d’une centaine d’œuvres induisant l’usage des nouveaux medias.
– Color Form Movement Sound: The films of Mary Ellen Bute, une séance de projection des films de la réalisatrice américaine Mary Ellen Bute [US], pionnière dans le genre du film abstrait, commentée par l’historienne des médias et commissaire Sandra Naumann [DE]. Le vendredi 6 mai à 18 h 30, salle Claude-Jutra, une séance immanquable pour les amoureux d’imagesélectroniques.
Installations robotiques / interactives / sonores et vidéo, divers lieux :
Du 4 au 8 mai et parfois dès la fin du mois d’avril jusqu’au mois de juin, installations robotiques, interactives, sonores et vidéo s’agitent à travers Montréal et occupent pas moins de huit lieux voués à la diffusion artistique.
La Fonderie Darling, portée par intérêt commun avec Elektra pour des projets exploratoires à haute teneur technologique sera l’hôte des artistes suisses André et Michel Décosterd du duo COD.ACT [CH] et de leur sculpture sonore Cycloïd-E, une imposante œuvre cinétique et polyphonique de plus de onze mètres d’envergure.
Dans une série de mouvements harmonieux mais imprévisibles, l’installation se met à résonner selon sa propre rotation et se transforme en un objet-spectacle fascinant. Présentée en collaboration avec le Mois Multi (Québec), l’installation a reçu plusieurs prix internationaux : Prix Ars Electronica 2010;Grand prix 2010 Japan Media Arts Festival; Prix CYNEART 2010. Sans conteste, l’installation très attendue de cette 12e édition. Du 4 au 8 mai, vernissage le jeudi 5 mai à 17 h 30.
Eastern Bloc est un centre de production et d’exposition voué à la promotion des nouveaux médias et des arts interdisciplinaires émergents. Avec un tel mandat, il est naturel de voir Elektra entamer une prometteuse collaboration avec Eastern bloc, en présentant cette année trois artistes locaux. Le samedi 7 mai de 16 h à 21 h, le public découvrira un monde de perspectives visuelles et sonores nouvelles lors de la première présentation de Coup d’éclats, 2011de Danny Perreault [QC-CA]. Des procédés «d’éclatements de la projection» et de «volumétrie sans écran» exploreront l’anamorphose, trompe-l’œil appliqué à l’image en mouvement et donneront au spectateur l’occasion d’appréhender autrement l’espace qui les entoure.
Ce sera aussi l’occasion de découvrir la projection audiovisuelle Titan et au-delà de l’infini de Jean-Pierre Aubé [QC-CA], qui propose une interprétation du « carnet de voyage » de Huygens, une sonde aérospatiale lors de son atterrissage sur Titan, une lune en orbite autour de Saturne, en 2004. Du 4 au 7 mai.
Ce triple vernissage sera complet avec la colonie sessile de Steve Daniels [ON-CA] qui compte 50 petits robots cinétiques réagissant aux changementsenvironnementaux en ouvrant et en fermant leurs membres. Du 4 au 7 mai.
Du 30 avril au 4 juin, Oboro ouvre ses portes à Brad Todd [QC-CA] et présentera La forêt bleue, une série d’installations interactives incarnées dans divers objets usuels ainsi que l’œuvre éponyme de l’exposition, une monumentale pièce conversationnelle inspirée par l’univers féérique du conte, et projetée (du lundi au samedi, du crépuscule à l’aube), sur les trois étages de la façade du 4001, rue Berri. Les passants y voient momentanément leur silhouette arborer bois, ailes et queues avant qu’elle ne soit réinsérée dans une forêt codifiée, la base de données en ligne de l’œuvre. Vernissage 30 avril, 17 h.
Occurrence présentera L’atomisation du temps de François Quévillon [QC-CA] du 7 mai au 17 juin, une série d’images, de vidéos et d’installations qui révèlent les aléas, les rythmes, les intensités et les moments transitoires d’une réalité en constante fluctuation. Vernissage le 7 mai à 15 h.
Enfin du 21 avril au 21 mai, la Galerie B-312 invitera l’artiste Yam Lau [ON-CA] à présenter l’animation vidéo Rehearsal, composée d’une sélection d’images, de rythmes, d’affects et d’expériences évoquant la superposition d’éléments et d’événements dans un rêve. Vernissage le 21 avril à 17 h.
Et pour étirer le festival dans les beaux jours, le collectif Theresa Transistorformé de Christian Bouchard, Christian Calon, Mario Gauthier et Monique Jean se retrouvera le 10 mai à 20 h 30 pour TT + X une performance sonore atypique, donnée dans le stationnent du centre Prim. En cas de pluie, la performance aura lieu le 11, même heure, même lieu.
INFOS + BILLETTERIE
www.elektramontreal.ca
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