Le Centre PHI dans le Vieux-Montréal présente tout au long du mois de janvier une programmation de cinéma féminin.
Militante aguerrie, artiste écorchée, amazone des temps modernes… La programmation cinéma du mois de janvier brise les conventions avec une série de films et de documentaires qui dépeignent des protagonistes féminines au caractère bien trempé.
Véritable éloge de la battante contemporaine, la sélection du mois explore les multiples facettes de la femme actuelle. Celle qui ne recule devant rien pour briser le carcan machiste. Celle qui ose rompre le silence qui engourdit toute une population. Celle qui panse ses blessures traumatiques avec une création libre et émancipée.
She’s Beautiful When She’s Angry
Présenté en première montréalaise, ce documentaire galvanisant relate la surprenante épopée du mouvement féministe américain vers la fin des années 60. Réalisé par Mary Dore, She’s Beautiful When She’s Angry alimente non seulement les réflexions, mais il se distingue surtout par le pouvoir mobilisateur de ses images indélébiles et de son propos toujours actuel. Entre la fascination et l’insurrection, le spectateur se remémore les gains révolutionnaires, mais jamais acquis, de la cause féministe. Un parcours long et sinueux qui mérite une place de choix dans notre mémoire collective, en tant que projet de libération et de solidarité.
Much Loved
Présenté lors de la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes, le film de Nabil Ayouch sur la prostitution marocaine a été frappé d’interdit dans son propre pays. En plein cœur de Marrakech, Noha, Randa, Soukaina et Hlima vivent d’amours tarifées. Chaque jour, ces objets de convoitise prohibés subissent la répression d’une société qui les condamne tout en les utilisant. Au milieu de ces images crues qui outrepassent parfois les limites du supportable, l’espoir demeure et persiste. Mettant en vedette Loubna Abidar, Asmaa Lazrak et Halima Karaouane, le long métrage controversé du réalisateur franco-marocain fait salle comble en Tunisie, premier pays arabe à le diffuser. Les cinéphiles montréalais qui ont raté sa diffusion dans le cadre du Festival du nouveau cinéma cet automne auront la chance de se reprendre.
Felt
En première montréalaise le 19 janvier, en rappel dans les deux jours suivants, le film Felt jongle habilement avec les codes du suspense, de la romance et de l’horreur. Réalisée par Jason Banker, cette histoire vraie ausculte les blessures de la jeune Amy Everson, une artiste multidisciplinaire victime d’un traumatisme psychologique. À la recherche d’une catharsis pour ses frustrations, celle qui personnifie avec brio son propre rôle inclut l’organe reproducteur masculin dans des créations troublantes, quand Kenny, un homme vulnérable, tente de se lier d’amitié avec elle. Les représentations de Felt seront précédées du court métrage Edmond, en sélection officielle au prochain Festival du film de Sundance.
En rafale
De nombreux titres incontournables viendront bonifier la thématique féministe de la programmation cinéma de janvier:
Paradise, drame de Sina Ataeian Dena, avec Roya Afshar, Doma Dibaj et Hooshang Ghovanloo. Première montréalaise.
Pauline s’arrache, documentaire d’Émilie Brisavoine, avec Pauline Lioret-Besson, Meaud Besson et Frédéric Lioret. Première montréalaise.
Le cœur de madame Sabali, comédie dramatique de Ryan McKenna, avec Francis La Haye, Paul Ahmarani et Marie Brassard.
The Assassin, film d’action dramatique de Hsiao-Hsien Hou, avec Qi Shu, Chen Chang et Satoshi Tsumabuki.
Queen of Earth, drame d’Alex Ross Perry, avec Elisabeth Moss, Katherine Waterston et Patrick Fugit. Première montréalaise.
La academia de las musas, drame de José Luis Guerín, avec Rosa Delor, Emanuela Forgetta et Patricia Gil. Première montréalaise.
Les cinéphiles découvriront également les plus grands coups de cœur issus du Festival international du film de Toronto, lors de la 15ième édition du Canada’s Top Ten Film Festival.
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