Le dramaturge acclamé par la critique Oren Safdie revient à Montréal avec la première mondiale de Beyond Ken Dryden, un spectacle solo sur l’idolâtrie d’un garçon envers son héros sportif Ken Dryden et les Canadiens de Montréal, alors que sa propre famille et la province de Québec sont en train de s’effondrer. Au Festival St-Ambroise Fringe de Montréal, du 6 au 16 juin, Studio Multimédia, destiné aux personnes de 12 ans et plus.
Les années 1970 ont été une période merveilleuse, quoi que tumultueuse, pour grandir à Montréal. La montée du séparatisme et l’arrivée au pouvoir du Parti Québécois ont mené des milliers de Montréalais à migrer vers le sud sur la 401 vers Toronto; les Olympiques de Jean Drapeau en 1976 ont presque mis la ville en faillite; et l’époque du disco, de l’amour libre et des révolutions de la contre-culture, combinée à l’augmentation de l’entrée des femmes sur le marché du travail et l’accessibilité grandissante de l’accès au divorce, a remis en question la famille traditionnelle comme jamais auparavant. Pour Safdie, cette décennie a vu ses parents se séparer et revenir ensemble une demi-douzaine de fois avant de se séparer de manière définitive. À travers tout cela, Ken Dryden et les Canadiens de Montréal sont restés ancrés dans sa vie; reliant la ville et lui remontant le moral, ainsi que celui de tout le monde, en gagnant six Coupes Stanley en neuf ans.
Cette pièce profondément personnelle ouvre la même soirée où les Canadiens joueront leur dernière partie au Forum de Montréal, et regarde en arrière à une époque où Le Bleu, Blanc, Rouge était véritablement Les Habitants de Montréal. L’œuvre la plus récente de Safdie est influencée par le livre classique pour enfants, Le Chandail de hockey, écrit par son beau-père Roch Carrier. Le livre bien-aimé parle aux enfants, non seulement parce qu’un jeune garçon qui grandit dans une petite ville au Québec idéalise son héro Maurice Richard, mais aussi parce qu’il montre l’importance de défendre ses principes.
Le niveau de clarté avec lequel on se remémore notre enfance s’accentue avec l’âge. Beyond Ken Dryden est née du besoin du dramaturge de documenter cet important chapitre de sa vie et d’écrire sa vérité aux yeux des autres ayant vu les choses d’une différente façon. « Carrier est venu à l’école de ma fille en Californie et a lu l’histoire à sa classe; j’étais impressionné à quel point beaucoup d’enfants s’y sentaient liés » a dit Safdie. « Mon idole du hockey provient peut-être d’une autre génération, et grandir à Montréal dans les années 1970 est très différent de Sainte-Justine dans les années 1940, mais l’écriture de cette pièce était ma façon de revendiquer mes droits et ceux de mon histoire. Je n’ai jamais rencontré Ken Dryden, mais tout comme dans Le Chandail de hockey, il me semblait parfois qu’il était juste à mes côtés.
« J’imagine l’homme derrière le masque comme étant féroce, avec des cicatrices à travers le visage et des dents brisées, et une voix rauque. Un peu comme si tu patines trop proche de lui, il risque de te trancher la tête…Mais attends … cela ne peut assurément pas être lui. Peut-être qu’il s’agit de l’agent ou du comptable de Dryden…. »
Un grand fan de sport lui-même, le directeur new-yorkais Padraic Lillis apprécie relier la relation du fandom au besoin émotionnel de connexion, de communauté et de famille. « Oren réussit avec brio à rattacher la découverte du hockey du personnage principal, ainsi que Ken Dryden, gardien de but stable et débutant, à une époque où il vivait une vie à la maison instable, » a dit Lillis. « Ce qui m’inspire de la pièce est l’écriture et la narration. L’importance que joue le sport dans la réussite à traverser un moment turbulent dans sa vie est vital et touchant; ce n’est pas seulement à propos de gagner ou de perdre—c’est à propos de l’appartenance, de faire partie de quelque chose. » Ce qui est également poignant dans la pièce est la façon dont la bâtisse du Forum de Montréal représente en soi des souvenirs d’amour, de victoires, de défaites et d’enfance.
Max Katz, acteur natif de New York, a vécu dans nombreux endroits, incluant Montréal. Pendant qu’il étudiait à McGill il est devenu un fan des Habs. « Raconter une histoire qui est aussi personnelle à la ville de Montréal, une lettre d’amour à son équipe favorite, sans parler qu’elle soit à propos d’un garçon à l’adolescence sous les thèmes de héros sportifs et du sens de ce que veut véritablement dire chez-soi, est très significatif pour moi, » dit-il. « Je crois que tous les membres du public trouveront quelque chose à quoi se relier. Les sports — avec leurs hauts et leurs bas, avec cœur et passion — sont une allégorie appropriée par rapport à la vie et à ses défis. Je suis également très excité de retourner au Montréal Fringe où j’ai joué professionnellement pour la première fois après avoir gradué. »
« J’ai surnommé la conjointe de mon père « Mike Milbury » en l’honneur du joueur le plus sale des Bruins de Boston, qui est sorti une fois après une partie au Madison Square Garden, a couru dans les estrades et a frappé un fan derrière la tête avec son soulier parce qu’il avait frappé son coéquipier avec un programme. »
Safdie a amené à Montréal les succès controversés Unseamly, une pièce tendue qui fait face au harcèlement sexuel dans l’industrie du vêtement; Mr. Goldberg Goes to Tel Aviv, une farce exubérante qui a sauté tête première dans le conflit israélo-palestinien (toutes deux produites par Infinithéâtre); et Gratitude à propos d’un amour de jeunesse innocent qui a fait boule de neige et s’est transformé en un moment qui change le cours d’une vie. Toutes les trois ont reçu des productions subséquentes à New York.
« Oren Safdie fait partie des dramaturges que je peux compter sur les doigts d’une main pour lesquels je voyagerais dans n’importe quelle ville pour voir son œuvre. » – Terry Teachout, critique de théâtre, WALL STREET JOURNAL
« La dextérité verbale de Safdie à elle-seule est envoûtante. » – NEW YORK TIMES
« Oren Safdie est un artiste brillant qui imprègne tous ses personnages d’une compréhension intellectuelle complexe et de vives aptitudes de pensée critique. » NEW YORK THEATER REVIEW
« Ce qu’il vous sera impossible de dire est que[Safdie] ne sait pas comment créer un théâtre à la fois hautement provocateur et férocement divertissant. » – Jim Burke, MONTREAL GAZETTE
Hyper-Allergenic Productions
Beyond Ken Dryden
Festival St-Ambroise Fringe de Montréal
Juin: jeu. 6, 18h; dim. 9, 16h45; mar. 11,19h15; mer. 12, 21h; jeu. 14, 19h45; dim. 16, 14h
Lieu 9 | Studio Multimédia, 4750, avenue Henri-Julien, H2T 2C8 (Métro Mont-Royal)
Billets: 19$ (incluant les frais); 12 ans et +,Billetterie: 514 849-FEST (3378) ou montrealfringe.ca
Le spectacle dure 80 minutes
www.facebook.com/events/6851247638307972
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