Jeux de casino en ligne au Canada : plus de 63 milliards de mises trois ans après la légalisation

Trois ans après la légalisation des jeux de casino en ligne en Ontario, le marché canadien affiche des chiffres vertigineux : plus de 63 milliards de dollars misés en 2023.Si l’Ontario est aujourd’hui la seule province à avoir ouvert son marché aux opérateurs privés, les données qu’elle fournit permettent de mesurer l’impact économique et social de cette légalisation. De Montréal à Vancouver, les regards se tournent vers ce laboratoire grandeur nature, dont l’expérience pourrait bientôt inspirer d’autres provinces. Bilan d’un virage numérique qui redessine les contours du divertissement et du jeu au pays.

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Lancée en avril 2022, la légalisation du jeu en ligne en Ontario a marqué un tournant pour l’ensemble du pays. C’est dans cette province que le marché a été ouvert à des opérateurs privés, sous la supervision de l’iGaming Ontario. Depuis, les résultats dépassent toutes les attentes : au troisième trimestre de l’exercice 2024-2025 (octobre à décembre), les Ontariens ont misé pour 22,7 milliards de dollars, générant 826 millions de revenus – une hausse de 26 % sur un an.

Sur l’année entière 2023-2024, 63 milliards de dollars ont été misés dans les casinos en ligne réglementés, avec un revenu brut de 2,4 milliards. L’intérêt des joueurs est porté en grande partie par les machines à sous virtuelles, le blackjack, la roulette et le poker en live, autant d’expériences accessibles en quelques clics, sans se déplacer.

Dans cet environnement ultra-concurrentiel, les opérateurs misent aussi sur l’attractivité des offres de bienvenue. Les nouveaux joueurs, attirés par des avantages comme un casino bonus sans dépôt tout de suite, n’ont souvent besoin que d’une adresse courriel pour tester les jeux en ligne, sans risque initial. Ce type de bonus séduit, fidélise et facilite l’exploration de nouvelles plateformes.

Et les autres provinces ?

Si l’Ontario a ouvert la voie, les autres provinces restent encore prudentes.Le Québec, où réside une importante communauté de joueurs, continue de confier son offre en ligne à Loto-Québec. L’idée d’une ouverture à des opérateurs privés n’y est pas encore concrétisée, mais les discussions existent, notamment autour des retombées économiques potentielles.

En Alberta, un projet pilote est à l’étude. La Colombie-Britannique, de son côté, dispose déjà d’une plateforme en ligne publique (PlayNow), mais n’a pas encore ouvert son marché comme l’Ontario. Les experts estiment que la réussite du modèle ontarien pourrait accélérer une harmonisation réglementaire à l’échelle nationale dans les prochaines années.

Qui sont les joueurs canadiens d’aujourd’hui ?

On estime qu’environ 19,3 millions de Canadiensjouent à des jeux d’argent en ligne chaque année, tous formats confondus. À eux seuls, les comptes actifs en Ontario dépassent les 1,3 million par trimestre, avec une dépense mensuelle moyenne d’environ 263 dollars par joueur.

La parité hommes-femmes s’équilibre progressivement (56 % d’hommes, 43 % de femmes), et les tranches d’âge s’élargissent : si les 25-34 ans sont les plus représentés, les plus de 50 ans se montrent également très actifs, notamment sur les jeux de loterie ou de table.

Un impact économique déjà mesurable

Au-delà des écrans, le secteur du iGaming pèse désormais lourd dans l’économie canadienne. Une étude de Deloitte projette que les revenus bruts du jeu en ligne en Ontario pourraient atteindre 3,27 milliards de dollars d’ici 2026. L’iGaming y soutient déjà 22 000 emplois à temps plein et devrait générer 2,1 milliards de revenus publics par an à l’horizon 2031.

Les opérateurs, développeurs de logiciels, services de paiement, agences marketing et plateformes de sécurité numérique profitent tous de cette dynamique. Le secteur est également porteur pour l’innovation technologique, avec le développement d’interfaces immersives, d’algorithmes prédictifs et d’options de jeu responsable automatisées.

Entre régulation et responsabilité

Mais la croissance fulgurante du marché soulève aussi des défis. La régulation des pratiques, la prévention du jeu excessif et la protection des mineurs sont devenues des priorités. L’Ontario impose déjà à ses opérateurs des mécanismes d’auto-exclusion, des limites de dépôt et des outils de suivi en temps réel de l’activité des joueurs.

D’autres provinces, comme le Québec, s’interrogent sur la meilleure façon de concilier performance économique et responsabilité sociale. Des organismes comme Jeu : Aide et Référence (Québec) ou ConnexOntario (Ontario) jouent un rôle essentiel dans l’accompagnement des personnes vulnérables.

Le jeu responsable devient également un argument marketing à part entière. Certaines plateformes mettent désormais en avant leur transparence, leurs outils de contrôle parental, ou encore leurs partenariats avec des organismes de santé mentale.

Vers un marché unifié ?

L’un des enjeux à venir pour le Canada est l’uniformisation du cadre réglementaire. Le modèle ontarien montre qu’une régulation bien pensée peut générer des revenus importants tout en assurant un encadrement efficace. Si chaque province conserve son autonomie, une coordination nationale permettrait de renforcer la lutte contre le jeu illégal, de sécuriser les données utilisateurs et d’optimiser la fiscalité.

Les experts du secteur misent sur une adoption progressive par les autres provinces, encouragée par la pression populaire, les enjeux économiques… et les habitudes des joueurs, qui sont déjà transfrontaliers dans leurs pratiques numériques.

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