Singulier destin que celui de cettetrès grande femme du XVIIe siècle, née Françoise d’Aubigné en prison en 1635 et morte marquise de Maintenon à la Maison royale de Saint-Louis en 1719. Si singulier, en fait, qu’il mérite d’être raconté de nouveau, près de 23 ans après que Lorraine Pintal en ait fait le récit, d’une façon toute personnelle, en 1988.
Un destin exceptionnel
Enfant d’une petite noblesse, Françoise d’Aubigné voir le jour le 27 novembre 1635 à la prison de Niort, en France.Recueillie par une tante qui la fera éduquer au couvent, elle rencontrera l’écrivain humoriste Paul Scarron à 16 ans. Sans qu’elle le sache, sa décision de l’épouser deviendra le premier pas d’une ascension qui ne la mènera nulle part ailleurs qu’à la cour de France, où elle deviendra éventuellement… Madame Louis 14.
Et ce n’est pas qu’à son charme qu’elle devra ce parcours inusité, peu s’en faut. Dès lors qu’elle devient Madame Scarron, elle tient salon, se cultive en rencontrant des artistes et tisse un réseau de relations qui la mettra un jour en contact avec Madame de Montespan, qui pensera à elle pour devenir la gouvernante des enfants illégitimes du Roi. Elle fera alors l’acquisition des titres et du château de Maintenon, où elle élèvera les enfants illégitimes de celui que l’on surnommera le Roi-Soleil, puis l’épousera en secret en 1683. Loin de se contenter de profiter d’une vie somme toute agréable, la nouvelle Madame Louis 14 fondera Saint-Cyr, une école où on enseignera aux femmes comment acquérir un savoir, condition essentielle d’un rapport éclairé avec le pouvoir. C’est d’ailleurs dans les murs de l’école qu’elle finira ses jours.
Les 12 travaux de Lorraine
Du 29 mars au 30 avril, c’est bien plus qu’une reprise que propose le Théâtre du Rideau Vert. C’est, en quelque sorte, la réédition de ce que l’on pourrait appeler les 12 travaux de Lorraine, qui mettra de nouveau en scène et rejouera un texte qu’elle avait déjà écrit, mis en scène et interprété en 1988, en s’inspirant librement de la biographie et des écrits de la marquise de Maintenon.
L’intérêt de l’exercice? « Je trouvais que c’était intéressant pour le public d’aujourd’hui de saisir à quel point il y a eu degrandes femmes au XVIIe siècle dont on entend toutefois très peu parler. J’espère qu’après le spectacle, la marquise de Maintenon va faire parler d’elle comme d’un symbole féminin par excellence », confesse Lorraine Pintal, qui souhaite également que des jeunes viennent faire connaissance avec la marquise.
La création de Madame Louis 14 a fait date par l’originalité de son sujet. Après un remarquable succès critique, le spectacle avait d’ailleurs tourné en France et au Canada.
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