Avec une tendresse tonique et une douceur dynamique, Mélanie Guay laisse enfin rayonner ce qui jaillit naturellement d’elle: de l’espoir gonflé à bloc avec son album Palais d’hélium. Toujours résolument accrocheuses, les pièces de son premier album solo lévitent, le regard pointé vers l’avenir et le bonheur. Le tout se déploie en un Palais d’hélium, comme l’illustre le titre. Une bulle, sa bulle, dans laquelle elle laisse les autres volontairement y entrer. Une attitude désinvolte en filigrane, on découvre un esprit épanoui, libre et léger qui s’affirme avec quiétude, qui fonce en mordant dans la vie. Dès le départ, Les Grandes espérances donne le ton. Un rythme dansant est balancé avec assurance dans une atmosphère flottante. Il s’y dépose une voix, dans un murmure ou une explosion de confiance, qui multiplie les voltiges. Tout au long de l’album, l’artiste prend plaisir à superposer sa propre voix, devenant elle-même ses choristes. Elle joue ainsi avec les chants pour en faire les piliers mélodiques et harmoniques de ses compositions.
Les arrangements, Mélanie les a élaborés avec le musicien et réalisateur Philippe Brault (Pierre Lapointe, Random Recipe). Des sonorités électro s’y fondent avec des bruits organiques, comme ceux du vent, des pas, des gouttes d’eau ou d’une tasse de café. Cet amalgame projette les chansons dans des effets qui les maintiennent en apesanteur et les enveloppent d’une énergie luminescente. Les musiciens Jeannot Bournival (Fred Pellerin), Jean-Phi Goncalves (Beast, Plaster) et José Major viennent épauler le tout.
Des claviers étincelants ajoutent, par-ci par-là, des touches de féérie ou de réconfortante nostalgie. Des violons viennent parfois dramatiser des beautés cachées, chuchotées et presque gardées secrètes (Pépites d’âme, Petit jour). Si la musique de Mélanie Guay nous berce ou nous pousse à nous déhancher, elle s’envole parfois sur des montées à la charge poignante (Ailleurs, Les Promesses, Palais d’hélium).
Constamment, elle chante des réflexions intimes qui explorent ses tréfonds. Elle nous emporte dans une vague, qui nous plonge dans l’obscurité mais revient toujours à la surface en lumière. Pour les paroles qu’elle a écrites elle-même, Mélanie a su puiser dans ses moments de solitude, d’introspection et dans ses relations avec les autres en multipliant les discussions philosophiques avec ses amis artistes. Plusieurs textes de l’album sont l’oeuvre de l’écrivaine Martine Coupal, une amie qui la connaît bien et qui sait reconnaître les mots que Mélanie désire exprimer. Parfois, tout a émané de jeux de mots et de sensations qui se sont imbriqués les uns dans les autres. Mais chaque fois, Mélanie déballe le propos comme dans une lettre ouverte.
Dans ce premier album solo, Mélanie Guay se laisse entendre dans une sereine envolée. Elle nous invite à décoller dans son univers personnel, son Palais d’hélium, qui plane sur une plénitude éclatante et une joie de vivre intérieure contagieuse.
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